Procès intenté par Brigitte Macron : jusqu’à 12 mois de prison requis pour cyberharcèlement
© Wiki commonsÀ Paris, dix prévenus, anonymes ou figures de la «complosphère», ont comparu les 27 et 28 octobre pour avoir relayé une rumeur complotiste sur le genre de Brigitte Macron. Le parquet requiert des peines sévères, la défense revendique la satire.
Le procès qui s’est déroulé les 27 et 28 octobre devant la 10e chambre correctionnelle met en lumière une rumeur mondiale prétendant que l’épouse d’Emmanuel Macron est transgenre, amplifiée sur X après des photos en maillot de bain ou montrant une démarche assez singulière. Une plainte aux États-Unis vise aussi l’influenceuse Candace Owens.
Réquisitions et témoignage : une «haine» dévastatrice
Le procureur Hervé Tétier a requis de trois à douze mois de prison avec sursis, ciblant les « instigateurs » : Aurélien Poirson-Atlan (alias Zoé Sagan, 12 mois, 8 000 euros d’amende, suspension de compte), Bertrand Scholler et Amandine Roy (six mois chacun). Les « suiveurs », comme Jean-Luc M., raillant un « maillot monté comme un cheval », risquent moins. Tiphaine Auzière, fille de la première dame, a témoigné : « Ce tourbillon de messages a un impact croissant sur [sa] santé », décrivant une mère « sur le qui-vive », anxieuse pour ses petits-enfants. Le délibéré est fixé au 5 janvier 2026.
Défense : les accusés se range derrière l’« esprit Charlie »
Les prévenus, âgés de 41 à 65 ans, se disent surpris. Jérôme A. minimise : « Mes tweets n’ont pas changé sa vie ». Poirson-Atlan, applaudi, compare son pseudo à Emma Bovary, louant Candace Owens. Scholler évoque des « raids » à Amiens. Amandine Roy, silencieuse, mentionne une « statue de Vierge ». Jean-Christophe D., seul repenti, regrette le « mensonge d’État ». Les avocats dénoncent un procès contre la liberté d’expression. Sur X, des comptes relaient les dessins de Charlie Hebdo moquant la situation dans un article intitulé : « Les slips des femmes politiques dans le viseur des complotistes ».
Affaire Jean-Michel Trogneux. Les slips des femmes politiques dans le viseur des complotistes – @Charlie_Hebdo_ https://t.co/8nISU81JZi
— Jean Louis Gagnaire 🇫🇷🇺🇦🇪🇺 (@JLGagnaire) October 29, 2025
L’affaire, qui a pris une résonnance internationale avec les poursuites visant l’influenceuse américaine Candece Owens par le couple présidentiel, aura occupé une place importante dans les moqueries visant le président et son épouse au cours de son second quinquennat.