Quand un ministre se réfugie derrière sa mère pour justifier la réforme des retraites
- Avec AFP
Après avoir invoqué sa mère, femme de ménage, pour vendre la future réforme des retraites, Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, s'est attiré les foudres du syndicat Force ouvrière, qui a fustigé une «arnaque».
Le syndicat FO Propreté a invité, le 6 décembre, «la maman de Gérald Darmanin à s'engager dans la grève», après l'intervention télévisée la veille au soir du ministre des Comptes publics, dans laquelle il s'appuie sur l'exemple de sa mère pour justifier la réforme des retraites.
La réforme que nous portons est une réforme de justice sociale qui permettra à tous d’avoir enfin une retraite acceptable. #VALP#retraitespic.twitter.com/NL5jorxHx3
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 5, 2019
«Lors de son intervention télévisée d'hier soir, le ministre Darmanin, argentier du gouvernement, s'est copieusement appuyé sur la situation de sa mère, femme de ménage, pour justifier les bienfaits du projet gouvernemental de système à points», s'insurge la FEETS-FO dans un communiqué.
Nouvelle publication "M. Darmanin : le mensonge n’est pas acceptable !" https://t.co/bCWuz4zK8d
— FEETS FO (@FeetsFO) December 6, 2019
«Aujourd'hui, pour que ma mère ait une retraite à taux plein, pour qu'elle puisse vivre dignement, il faut qu'elle travaille jusqu'à 67 ans», avait déclaré le ministre sur le plateau de France 2. «Avec la réforme que l'on propose, elle partira à taux plein à 64 ans.»
FO dénonce un «mensonge» et une «arnaque»
La fédération, qui regroupe les syndicats FO des salariés du ménage, «tient à rétablir quelques vérités pour le secteur du nettoyage», rappelant que, «pour un demi-million de salariés du nettoyage, dont 80% sont des femmes, le salaire moyen mensuel est de 600 euros».
«Comment oser dire qu'en dehors de toute solidarité, par le simple fait d'accumuler des points en ayant un salaire de 600 euros, il serait possible d'acquérir une retraite de 1 000 euros ?», interroge le syndicat qui dénonce un «mensonge» voire une «arnaque».
Les salariés du nettoyage, majoritairement des femmes non qualifiées, sont pour beaucoup à temps partiel et ne bénéficieront donc pas forcément de la revalorisation envisagée à 1 000 euros du minimum de retraite pour une carrière complète.
Le rapport du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, qui doit servir de base à la réforme, prévoit des mesures comme la revalorisation à 1 000 euros du minimum de retraite pour une carrière complète et une possible réduction à 64 ans (au lieu de 67 aujourd'hui) de l'âge d'annulation de la décote en cas de durée de cotisation insuffisante qui bénéficierait à 20% de femmes.