Polynésie : le vice-président démis de ses fonctions pour son refus d'être vacciné contre le Covid
- Avec AFP
En raison de son refus de se faire vacciner contre le Covid-19, le vice-président de la Polynésie française Tearii Alpha a été contraint par le président de la collectivité de quitter son poste. Il conserve toutefois ses portefeuilles ministériels.
Le président de la Polynésie française Edouard Fritch a retiré la vice-présidence de son gouvernement à Tearii Alpha, car celui-ci refuse de se faire vacciner contre le Covid-19.
«Le choix personnel de M. Alpha n’est pas compatible avec l’exemplarité que requiert la fonction de numéro deux du gouvernement et jette le trouble au sein de l’opinion publique», annonce un communiqué publié le 4 novembre par la présidence de cette collectivité d'Outre-mer, qui précise toutefois que «Tearii Alpha reste soumis à la loi sur l’obligation vaccinale» et qu'il «devra donc s’y conformer le moment venu».
«Parce que Tearii Alpha est aussi un compagnon politique depuis longtemps, et parce qu’il connaît bien les secteurs dont il a la charge, il reste ministre et conserve ses autres portefeuilles», souligne cependant le communiqué. Il s'agit des portefeuilles ministériels de l’Agriculture, de l’Economie bleue et de la Recherche.
En août, Tearii Alpha avait invité plusieurs centaines de personnes à fêter son mariage, dont le président Fritch qui avait joué de la guitare sur une scène alors qu'il venait d'annoncer l’interdiction des rassemblements festifs pour lutter contre l'épidémie. Diffusées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux, les images de la célébration avaient suscité l’indignation et des appels à la démission.
Un vaccin qui suscite la défiance de nombreux Polynésiens
Outre le vice-président du gouvernement Tearii Alpha, une autre personnalité politique de premier plan a aussi annoncé qu’elle n’était pas vaccinée: le président de l’assemblée Gaston Tong Sang, également maire de Bora Bora.
La méfiance envers les vaccins reste forte en Polynésie – où seuls 57,2% de la population est vaccinée – et le gouvernement et la majorité du président Fritch traversent de fortes tensions depuis le vote de la loi locale sur l’obligation vaccinale, le 23 août. Soutenue par Edouard Fritch, son gouvernement et sa majorité à l’assemblée, cette loi devait s’appliquer le 23 octobre avant d’être repoussée au 23 décembre.
Le Covid-19 a tué 636 Polynésiens – dont les trois quarts entre août et octobre – sur une population totale de 280 000 habitants. Toujours sous couvre-feu, la collectivité ultramarine n'a cependant plus enregistré de décès depuis le 26 octobre.