Gaza : Washington met en place une force internationale sous son contrôle
© Getty ImagesWashington a pris la tête du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu à Gaza, avec un centre de coordination militaire à Kiryat Gat et le déploiement de 200 soldats américains. Ce dispositif doit préparer la mise en place d’une force internationale de stabilisation. Son impartialité suscite déjà des doutes, notamment du côté des pays arabes.
Alors que le cessez-le-feu à Gaza reste fragile, la question du contrôle de son application devient centrale. La phase 2 du plan de Donald Trump prévoit la création d’un organe de supervision chargé de vérifier le respect de l’accord et la démilitarisation de l’enclave. Ce dispositif, désormais en voie de concrétisation, sera placé sous supervision américaine, confirmant le rôle prépondérant de Washington dans la mise en œuvre du cessez-le-feu.
Un contingent de 200 soldats américains, dirigé par l’amiral Brad Cooper du Centcom, a été déployé pour instaurer un Centre de coordination civilo-militaire (CMCC) à Kiryat Gat, près de Gaza.
Cette structure servira de base opérationnelle pour surveiller en temps réel la situation sur le terrain, tout en coordonnant les efforts humanitaires et logistiques internationaux. À terme, le CMCC doit devenir le cœur d’une Force internationale de stabilisation (ISF) chargée d’assurer la sécurité de Gaza après le retrait progressif de l’armée israélienne.
Une force pro-israélienne
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a désigné Steven Fagin, ancien ambassadeur au Yémen, comme coordinateur civil de ce centre. Des représentants de plusieurs pays – France, Allemagne, Canada, Chypre, Jordanie ou encore Émirats arabes unis – y ont déjà été aperçus, signe que Washington cherche à élargir la coalition soutenant son plan. Toutefois, cette domination américaine alimente les critiques : nombre d’observateurs redoutent une surveillance « à sens unique » privilégiant les intérêts israéliens.
Certains diplomates évoquent un modèle inspiré du dispositif mis en place au Liban après la guerre de 2006, lorsque la Finul et un comité de surveillance international étaient chargés de veiller au respect de la résolution 1701. Mais les violations récurrentes du cessez-le-feu au Sud-Liban illustrent les limites d’un tel mécanisme.
À Gaza, la composition et le mandat précis de la future ISF restent incertains, tandis que plusieurs pays arabes, dont l’Égypte et le Qatar, plaident pour un encadrement onusien afin d’en garantir la neutralité.