Le gouvernement du chancelier Merz au bord de l’effondrement selon Bloomberg

Le gouvernement du chancelier Merz au bord de l’effondrement selon Bloomberg Source: www.globallookpress.com
Le chancelier allemand, Friedrich Merz.
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Fragilisé par ses promesses non tenues, un climat économique morose, des tensions internes croissantes et une défiance généralisée de l’opinion publique, le chancelier allemand Friedrich Merz traverse une crise politique majeure. Selon Bloomberg, son gouvernement pourrait s’effondrer avant la fin de son mandat.

Lors de son arrivée au pouvoir au printemps 2025, Friedrich Merz avait promis un renouveau : relancer l’économie, moderniser les infrastructures, freiner l’immigration et renforcer la puissance militaire allemande. Mais six mois plus tard, l’Allemagne attend toujours les résultats. La déception est forte, y compris dans ses propres rangs. « Il y a des gens dans son groupe parlementaire qui remettent en cause tous les discours du chancelier et se demandent : où sont les résultats ? », constate un analyste du German Marshall Fund, cité par Bloomberg.

Cette attente se reflète dans les sondages. Le 10 novembre, RTL/n-tv a publié un chiffre glaçant : seuls 16 % des Allemands souhaitent que Merz se représente en 2029. Même au sein du bloc CDU/CSU, 44 % soutiennent sa reconduction contre 43 % qui préfèrent un autre candidat. Plus largement, une enquête INSA pour Bild indique que 67 % des citoyens sont insatisfaits du gouvernement, et 64 % ont une opinion défavorable du chancelier.

Réforme des retraites : la rupture avec sa base

La réforme des retraites, estimée à 120 milliards d’euros en plus des engagements initiaux, a mis le feu aux poudres. L’aile jeunesse de la CDU a rejeté le texte. « Ce paquet de retraites ne doit en aucun cas être adopté », a déclaré Johannes Winkel, président de la Junge Union, lors d’une conférence à Rust. Merz, présent à cette conférence, avait tenté de calmer les tensions, affirmant qu’il devait « garantir la capacité structurelle à obtenir une majorité en République fédérale » et veiller à « l’équilibre des intérêts entre générations ».

Mais la menace est claire. Dix-huit jeunes députés conservateurs annoncent qu’ils bloqueront le projet au Bundestag, où la majorité est de 12 voix. Le vice-chancelier social-démocrate Lars Klingbeil a, lui, exclu tout compromis : « Ce projet de loi ne sera pas modifié. Nous le ferons adopter au Bundestag. » Si la réforme échoue, le SPD pourrait quitter la coalition, ce qui fragiliserait le gouvernement Merz.
En parallèle, la croissance reste atone. Les prévisions pour 2026 ont été revues à la baisse, inférieures à 1 %. Le plan de 500 milliards pour les infrastructures ne donne toujours aucun effet visible : les trains restent en retard, les ponts dégradés et les autoroutes fermées. L’endettement inquiète, alors que Merz s’était engagé à le maîtriser.

Dérapages médiatiques et isolement international

Au-delà du fond, le style Merz crispe. Son ton, perçu comme dur ou clivant, provoque régulièrement des polémiques. En défendant sa politique migratoire, il a évoqué le nombre croissant d’expulsions et dénoncé la présence de migrants dans les centres-villes. Sa phrase : « Demandez à vos filles ce que j’ai voulu dire », a choqué. Des manifestations ont suivi.

Autre épisode embarrassant : le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a affirmé à Damas que l’Allemagne ne pouvait pas expulser les réfugiés syriens. Merz l’a publiquement contredit, affirmant qu’« il n’existe plus aucun motif valable d’asile » et que les retours pouvaient commencer. Il a cependant refusé de le limoger.

Sur le plan des affaires extérieures, ses efforts n’ont rien donné. Sa rencontre avec Donald Trump à la Maison Blanche n’a débouché sur aucun résultat concret. En octobre, au sommet européen, Merz a semé la confusion en déclarant que l’accord commercial avec le Mercosur était signé. Or, si les négociations sont terminées, l’accord n’est pas encore ratifié, obligeant plusieurs responsables européens à rectifier ses propos.
L’année 2026 s’annonce décisive. En janvier, la nouvelle politique économique doit entrer en vigueur. Cinq scrutins régionaux auront aussi lieu dans l’est du pays, dans des Länder où l’AfD pourrait, pour la première fois, accéder au pouvoir. « Ces scrutins risquent de provoquer beaucoup d’inquiétude », estime Bloomberg.

Face à l’usure du pouvoir et à la montée de l’opposition, la survie du gouvernement Merz apparaît plus incertaine que jamais.

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