Soulignant avoir détruit tous ses stocks de Novitchok, Moscou a quelques «questions» pour Berlin
Pointé du doigt dans l'affaire Navalny, le renseignement russe souligne que la Russie ne dispose d'aucun stock de Novitchok et ajoute que l'opposant n'avait pas de substance toxique dans son corps en quittant la Russie.
Tandis que les accusations de Paris, Washington, et Berlin (qui estime que l'opposant Alexeï Navalny a été victime d'un empoisonnement au Novitchok) se font plus pressantes, Moscou a mis les points sur les i ce 15 septembre. Sergueï Narychkine, chef du renseignement extérieur russe, a en effet souligné que la Russie ne disposait d'aucun stock de cet agent innervant et a fait part d'interrogations qu'il souhaiterait adresser à l'Allemagne.
«Ils ont été détruits en accord avec le protocole et les règlements de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques [OIAC]», a expliqué Sergueï Narychkine, dont les propos sont rapportés par les agences russes. Il a en outre déploré la «désinformation» existant selon lui sur le sujet.
«Quand Alexeï Navalny a quitté le territoire russe, il n'y avait pas de substance toxique dans son corps», a ajouté le chef du renseignement extérieur russe, soulignant avoir «beaucoup de questions à la partie allemande».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté fait part de son «incompréhension», quant au fait que Moscou n'ait pas reçu les données demandées à Berlin sur la santé de l'opposant.
Hospitalisé le 20 août à Omsk (Sibérie) après avoir fait un malaise dans un avion le ramenant à Moscou, Alexeï Navalny a été transféré deux jours plus tard en Allemagne, à l'hôpital berlinois de la Charité. Il est désormais sorti du coma.
Citant des analyses effectuées par un laboratoire militaire, Berlin assure que l'opposant a été empoisonné à l'aide d'un agent neurotoxique de type Novitchok. Selon les autorités allemandes, qui réclament des comptes à Moscou, des laboratoires français et suédois auraient confirmé ces résultats.