L'administration Biden préparerait une série de cyberattaques «clandestines» contre la Russie
Des responsables des services de sécurité américains ont expliqué au New York Times que plusieurs opérations allaient être réalisées contre des réseaux russes au cours des trois prochaines semaines, en réponse à la cyberattaque SolarWinds.
Joe Biden aurait demandé à son administration de mener une série de cyberattaques «clandestines» contre la Russie, rapporte le 7 mars le New York Times.
Des responsables des services de sécurité américains ont expliqué au quotidien que ces opérations sont attendues au cours des trois prochaines semaines, ciblant des réseaux russes de manière suffisamment évidente pour envoyer un message au président russe Vladimir Poutine.
Selon Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, la manœuvre serait «comprise par les Russes, mais pourrait ne pas être visible dans le monde entier». Autrement dit, l'impact ne serait pas direct pour le grand public. Ces responsables ont ajouté que cette série d'attaques serait combinée à des sanctions économiques et à un décret de Joe Biden visant à accélérer la sécurisation des réseaux du gouvernement fédéral américain.
La manœuvre serait une réponse à l'attaque SolarWinds, qui avait visé près de 18 000 sociétés américaines en 2020 et que Washington avait attribuée à Moscou, sans toutefois en apporter la preuve. Les pirates avaient profité d'une mise à jour d'un logiciel de surveillance développé par une entreprise du Texas, SolarWinds, utilisé par des dizaines de milliers d'entreprises et d'administrations dans le monde. Des systèmes informatiques d'agences du gouvernement américain, parmi lesquelles les départements d'Etat, du Commerce, du Trésor, de la Sécurité intérieure et les Instituts nationaux de la Santé avaient aussi été touchés.
Une attaque contre la Chine ?
Après la découverte du piratage en décembre 2020, Washington avait assuré que l'attaque n'aurait pu être menée sans l'aide d'un gouvernement étranger. Les agences de renseignement américaines avaient expliqué qu'elle était «probablement d'origine russe», sans étayer ces accusations. Joe Biden avait alors promis, en décembre 2020, «une réponse». De son côté, Moscou a nié toute implication, qualifiant cette accusation «de nouvelle tentative infondée» de salir la Russie de la part des Etats-Unis.
Le New York Times rapporte que l'administration Biden réfléchit en outre à des représailles contre Pékin, accusé le 3 mars d'avoir soutenu un groupe de hackers auteur d'une gigantesque attaque contre des dizaines de milliers d'entreprises, villes et institutions locales aux Etats-Unis, en exploitant des failles de sécurité dans les services de messagerie Exchange du groupe Microsoft. Si aucune décision n'a été annoncée par Washington, «il ne fait aucun doute que la portée de l'attaque amène les responsables américains à se demander s'ils devront également riposter contre la Chine», écrit le journal.