«Leçon de morale hypocrite et mensongère» : Netanyahou condamne les propos de Le Drian
- Avec AFP
Le Premier ministre israélien a vivement condamné les propos de Jean-Yves Le Drian, qui a dit craindre que l'Etat hébreu ne sombre dans un apartheid si une solution à deux Etats n'était pas mise en œuvre entre Israéliens et Palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié le 26 mai de «leçon de morale hypocrite et mensongère» les déclarations du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui a dit redouter un «risque d'apartheid» en Israël si une solution à deux Etats n'était pas mise en œuvre entre Palestiniens et Israéliens, rapporte l'AFP.
Lors de la cérémonie de commémoration en hommage aux victimes du navire Altalena et dans un discours dont des extraits ont été transmis par ses services à la presse, l'homme fort d'Israël a fustigé Jean-Yves Le Drian, disant exprimer «sa vive protestation» auprès du gouvernement français. «Le ministre [français] a déclaré qu'Israël pourrait devenir un Etat d'apartheid [...] une affirmation éhontée, fausse et sans fondement», a déclaré en hébreu le Premier ministre israélien. «Nous n'accepterons aucune leçon de morale hypocrite et mensongère sur cette question», a-t-il prévenu.
"Les propos du ministre français des Affaires étrangères, qui a affirmé dans une interview qu'#Israël risquait de devenir un État d'apartheid sont scandaleux, c'est une affirmation honteuse qui n'a aucun fondement" Benyamin #Netanyahoupic.twitter.com/pHPoHW1KZo
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) May 26, 2021
Interrogé le 23 mai dans le cadre de l'émission du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Jean-Yves Le Drian avait déclaré que «si d'aventure on avait une autre solution que la solution à deux Etats, on aurait alors les ingrédients d'un apartheid qui durerait longtemps». «Le risque d'apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un Etat ou du statu quo. Même le statu quo produit cela», avait ajouté le chef de la diplomatie française.
Une solution à deux Etats également promue par l'administration américaine
Ces dernières semaines, la cohabitation entre Juifs et Arabes a volé en éclats dans plusieurs villes mixtes israéliennes, au moment où Israël affrontait le Hamas dans l'enclave palestinienne de Gaza. L'armée israélienne et le Hamas, au pouvoir à Gaza, observent un cessez-le-feu après plusieurs jours de raids israéliens et de tirs de roquettes depuis l'enclave vers le territoire israélien.
Ces affrontements, qui ont commencé le 10 mai, ont fait un peu plus de 250 morts palestiniens, dont 66 enfants et de nombreux combattants selon les autorités à Gaza, et 12 morts en Israël, y compris un enfant, une adolescente et un soldat.
En visite au Proche-Orient le 25 mai, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis allaient distribuer des aides financières pour Gaza et qu'il militait également pour une solution à «deux Etats».