Démission puis mort tragique de l’ex-ministre russe des Transports

Quelques heures après sa révocation par Vladimir Poutine, l’ancien ministre des Transports a été retrouvé mort dans sa voiture, près de Moscou. Les autorités privilégient la thèse du suicide, sur fond de scandales dans la région de Koursk.
L’ancien ministre russe des Transports Roman Starovoït a été retrouvé mort ce 7 juillet à Odintsovo, dans la région de Moscou. Son corps gisait dans sa voiture personnelle, selon le Comité d’enquête, qui a annoncé l’ouverture d’une procédure sur sa chaîne Telegram.
Les premières constatations de l’enquête orientent vers un suicide, bien que les circonstances exactes de sa mort restent à établir.
Ce drame est survenu quelques heures après sa révocation par décret présidentiel. Vladimir Poutine avait mis fin à ses fonctions de ministre des Transports, poste qu’il occupait depuis mai 2024.
Auparavant, Starovoït avait été gouverneur de la région de Koursk durant près de six ans, d’abord par intérim de 2018 à 2019, puis élu en 2019 à mai 2024 avec plus de 80 % des voix.
Une carrière dans les infrastructures, entachée par des soupçons
Spécialiste des routes et des grands travaux, Roman Starovoït avait dirigé l’agence fédérale Rosavtodor de 2012 à 2018, avant d’être nommé vice-ministre, puis ministre des Transports. Figure technocratique, il était au cœur de projets d’infrastructures dans différentes zones du pays. Or, depuis l’intensification du conflit en Ukraine en février 2022, la région de Koursk – frontalière et stratégique – est secouée par une série de scandales de corruption.
Plusieurs détournements de fonds publics, notamment dans des programmes de fortifications, ont conduit à l’arrestation d’une vingtaine de personnes, dont l’ancien adjoint de Starovoït, Alexeï Dedov, et son successeur à la tête de la région, Alexeï Smirnov, en poste de mai à décembre 2024. À ce stade, aucun lien formel n’a été établi entre Roman Starovoït et ces affaires. Mais les enquêtes se poursuivent, et les zones d’ombre autour de sa mort comme de sa gestion passée demeurent.