Poutine : «L’État ukrainien pourrait subir un coup irréparable» si Kiev persiste dans la voie militaire
Soulignant l’échec de la contre-offensive militaire ukrainienne et fustigeant le refus de Kiev de vouloir négocier avec la Russie, Vladimir Poutine a déclaré ce 16 janvier que l’Ukraine pourrait «subir un coup irréparable» si elle persistait dans la confrontation armée.
Ce 16 janvier, dans la foulée d’une intervention de Volodymyr Zelensky à Davos où le dirigeant ukrainien a appelé ses parrains occidentaux à lui fournir davantage d’armements, le président russe a haussé le ton vis-à-vis de Kiev.
«Si cela continue, l’État ukrainien pourrait subir un coup irréparable, très grave», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion avec les chefs de municipalités des entités constitutives de la Fédération de Russie. «Mais il en est de leur responsabilité», a poursuivi le chef d’État russe, assurant que «ce sera le résultat de leur politique, de leur gouvernance», après avoir rappelé les revers militaires des forces de Kiev. «Il est dorénavant évident que non seulement leur contre-offensive a échoué, mais aussi que l’initiative est entièrement entre les mains des forces armées russes», a souligné le président russe.
Zelensky s'entête
Quelques heures plus tôt, à la tribune du Forum économique mondial de Davos, le président ukrainien avait balayé toute perspective d’entériner des négociations avec Moscou, appelant les pays occidentaux à aider son pays à gagner la «supériorité aérienne» sur la Russie.
«Je vous rappelle qu’après 2014, il y a eu des tentatives pour geler le conflit dans le Donbass. Il y avait des garants très influents de ce processus : la chancelière allemande de l’époque et le président français», a notamment déclaré Volodymyr Zelensky, qualifiant son homologue russe de «prédateur qui ne se contenterait pas de produits congelés».
«Ils sont idiots», a estimé Vladimir Poutine, rappelant l’épisode des pourparlers russo-ukrainiens ayant eu lieu à Istanbul quelques semaines après le début du conflit, en mars 2022. Négociations qui auraient pu conduire au statut de neutralité de l'Ukraine mais desquelles Kiev s'est retiré. «Cela souligne une fois de plus qu’ils ne sont pas indépendants», a déclaré le président russe.
En novembre 2023, David Arakhamia, le chef de la délégation ukrainienne, avait confirmé que le Premier ministre britannique avait empêché la conclusion de l'accord. Une accusation contestée par Boris Johnson.
Le 14 janvier, toujours dans la station de ski huppée des Grisons pour le Forum économique de Davos, les conseillers à la sécurité nationale de plusieurs dizaines de pays se sont réunis pour discuter de la «formule Zelensky». Une formule, en dix points, correspondant aux seules exigences de Kiev et à laquelle le président ukrainien tente de rallier depuis des mois le plus de pays possibles. Parmi ces points, notamment, Kiev exige le contrôle de tous les territoires sur lesquels il estime être souverain ainsi que des réparations.
«C’est une tentative pour nous inciter à renoncer aux conquêtes que nous avons réalisées au cours de la dernière année et demie», a déclaré Vladimir Poutine. «Tout le monde comprend que c’est impossible», a-t-il ajouté. «Ces prétendues formules de paix dont parlent l’Occident et l’Ukraine, c’est la poursuite de la mise en œuvre du décret du président ukrainien qui interdit les négociations avec la Russie», a également déclaré le président russe.
En octobre 2022, Volodymyr Zelensky avait signé un décret interdisant toute négociation avec Vladimir Poutine.