Les ingénieurs russes démontent et étudient les missiles français Scalp abattus
Des spécialistes russes ont démonté des éléments du système de contrôle et de guidage du missile de croisière Storm Shadow/Scalp. Une étude indispensable pour mieux contrer ces missiles occidentaux désormais utilisés contre le territoire russe.
«Une étude approfondie des missiles Storm Shadow/Scalp abattus se poursuit actuellement, les équipements de contrôle ont été démantelés, notamment les blocs, les servos, les gouvernails et divers éléments structurels», a déclaré à RIA novosti un ingénieur russe de l’armement.
«Ce matériel permet un contrôle objectif du système de vol du missile, éventuellement pour permettre à la défense anti-aérienne de mieux combattre ces cibles», a-t-il poursuivi.
«Il s'agit d'un travail nécessaire de neutralisation afin de transporter ces armes et les détruire en dehors des zones peuplées», a encore ajouté l'ingénieur.
Le Storm Shadow est un missile de croisière, lancé depuis un avion, d’une portée de 250 à 560 kilomètres. Il a été développé conjointement par la France et le Royaume-Uni. Il est nommé Scalp en France, où il est produit par la société MBDA.
Ces armes ont été livrées par Paris et Londres aux forces armées ukrainiennes qui utilisent activement Storm Shadow depuis l’année dernière.
Des missiles occidentaux frappent le territoire russe
En février dernier, l’annonce de la livraison de 40 missiles supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron a conduit à un accroissement des tensions avec Moscou, la Russie dénonçant l’implication croissante de la France en Ukraine. Le refus du président français d’écarter un envoi de troupes occidentales a ensuite aggravé la situation.
Les alliés occidentaux de Kiev ont autorisé le 30 mai l’Ukraine à utiliser de tels missiles longue portée contre le territoire russe dans le cadre de tirs de contre-batterie. Washington, qui a livré à l’Ukraine des missiles ATACMS, a de surcroît précisé que cette exigence de riposte de s’appliquait pas aux frappes visant les territoires que Kiev revendique, dont la Crimée pourtant rattachée par référendum en 2014 à la Fédération de Russie à la suite du coup d’État du Maïdan.
Le 23 juin dernier, une frappe de missile ATACMS à Sébastopol a causé la mort de quatre civils, dont deux enfants, et blessé 150 autres.
Le président Vladimir Poutine a averti début juin que Moscou pourrait réagir de manière symétrique en fournissant des armes analogues dans d’autres régions du monde, qui pourraient menacer des «cibles sensibles».