Danone «ne pourra pas» revenir sur le marché russe, affirme le propriétaire des anciens actifs du géant français

L’homme d’affaires russe Rouslan Alisoultanov a déclaré ce 14 avril à l’agence TASS que Danone, qui a cédé ses activités en Russie en mai 2024, en avait «complètement perdu» le contrôle.
« Danone a complètement perdu le contrôle de ses anciennes activités en Russie et ne pourra pas y revenir », a déclaré ce 14 avril à l'agence d'information russe TASS le président du conseil d'administration de Health & Nutrition (H&N, ex Danone Russie), Rouslan Alisoultanov.
« La nouvelle société, Health & Nutrition, créée à partir des anciens actifs de Danone, s'est adaptée avec succès » a ajouté cet ancien vice-ministre de l’Agriculture de Tchétchénie auprès de TASS, soulignant que les revenus de H&N en 2024 avaient augmenté de 21,6 % par rapport à 2023.
Depuis décembre 2024, Rouslan Alisoultanov détient 100 % de Unimilk LLC, qui elle-même détient 99 % de Vamin R LLC : entreprise à laquelle Danone avait vendu en mai 2024 ses activités en Russie. Deux mois plus tôt, Vladimir Poutine avait signé un décret retirant la filiale russe de Danone des sociétés sous contrôle de l'agence fédérale des participations de l’État (Rossimouchtchestvo).
Un contrôle « temporaire », qu’elle avait acquis à l’occasion d’un précédent décret présidentiel signé en juillet 2023. Danone avait annoncé son intention de quitter le marché russe en octobre 2022, où il était implanté depuis 1992. Jusqu’à la session de ces actifs, Danone détenait treize usines en Russie où il réalisait environ 5 % de son chiffre d’affaires mondial.
Retour en Russie : le temps joue contre les entreprises ayant cédé face aux sanctions
Suite au début de l'opération militaire spéciale en Ukraine, en février 2022, les chancelleries occidentales avaient renforcé leurs sanctions économiques à l’encontre de la Russie, poussant de nombreuses multinationales à quitter le pays et d'autres à y suspendre leurs activités. Certaines, à l’instar de Renault, ont négocié une option de rachat.
Si celle-ci court sur six ans, pour la marque au losange, toutes les firmes étrangères ne seraient pas logées à la même enseigne. « Certaines options sont toujours valables, mais certaines, 30 %, ont déjà expiré » a notamment déclaré le président-directeur général de la Chambre de commerce américaine en Russie (AmCham Russia), Robert Agee, dans une interview au mensuel économique Expert publiée ce 14 avril.
La durée maximale des options de rachat était de 5 ans en 2022, une durée réduite à 3 ans dès l’année suivante, précisait la publication, citant Agee. Des options qui, toujours selon la même source, seraient désormais « en principe impossibles à obtenir ».