Blé : la France « bannie » d’un marché algérien stratégique de 9 millions de tonnes

Le directeur général de Cérévia, Alain Caekaert, a annoncé le 26 mai que le marché algérien était désormais totalement fermé au blé français. Selon lui, l’Office algérien des céréales ne prend même plus la peine de répondre aux soumissions françaises lors des appels d’offres.
Dans une déclaration au média Bien Public, le directeur général de Cérévia — l’union de commercialisation de quatre coopératives agricoles majeures de Bourgogne-Franche-Comté et Rhône-Alpes — Alain Caekaert a annoncé que le blé français avait été banni du marché algérien en 2024.
L’Algérie, qui était un partenaire de choix pour la filière céréalière française, a fermé son marché annuel de 9 millions de tonnes au blé hexagonal, au profit principalement du blé russe.
Caekaert explique que ce basculement a commencé en 2020, lorsque les exportations françaises vers l’Algérie sont passées de 5 à 6 millions de tonnes à seulement 2 millions de tonnes.
Des réponses aux appels d’offres restées sans retour
Le directeur de Cérévia a exprimé l’inquiétude des 17 000 agriculteurs français qu’il représente face au blocage du marché algérien. « Cette destination est purement et simplement fermée », a-t-il souligné.
Il a ajouté : « Lorsque nous répondons aux appels d’offres, nous n’avons aucun retour sur nos dossiers ». En effet, selon Reuters, l’Office algérien des céréales a exclu, en avril dernier, le blé et les entreprises françaises de ses appels d’offres.
Face à ce blocage inédit, Alain Caekaert a déclaré que le marché français du blé est désormais contraint de trouver des alternatives pour compenser ce déficit à l’export. Il a cité le Maroc comme un « marché à cultiver » pour le blé français.
La Russie - principal fournisseur de l’Algérie
Selon les médias spécialisés, en 2024, l'Algérie a principalement importé du blé de Russie, de l'Union européenne (hors France), d'Ukraine, du Canada, du Mexique, de la Turquie et de l'Australie, une diversification de ses sources d'approvisionnement qui répond à des défis internes et internationaux.
Durant la campagne 2023-2024, l’Algérie a importé 2,34 millions de tonnes de blé russe, couvrant un tiers des besoins du pays. Ainsi, la Russie est devenue le principal fournisseur de blé de l'Algérie, bénéficiant de prix compétitifs et d'une production abondante.