Algérie-Brésil : la coopération Sud-Sud prend forme à Alger

Le Forum économique algéro-brésilien, tenu ce 27 mai à Alger, marque un tournant majeur dans la diplomatie économique de l’Algérie. Quelques jours après son adhésion à la banque des BRICS, le pays approfondit sa coopération avec le Brésil, illustrant sa volonté de s’ancrer dans un nouvel ordre économique multipolaire.
L’Algérie renforce sa diplomatie économique par une nouvelle étape stratégique : ce 27 mai, Alger accueille le Forum économique algéro-brésilien, un événement qui coïncide avec l’adhésion récente du pays à la banque des BRICS. Selon ADN Algérie, cette rencontre, organisée en présence de hauts représentants des deux pays, incarne la volonté de l’Algérie de redessiner sa place dans les dynamiques économiques internationales, en diversifiant ses partenariats au-delà de ses interlocuteurs traditionnels.
La présence du Brésil, président en exercice du groupe BRICS, donne au forum une portée géopolitique significative. Plus de 20 entreprises brésiliennes y participent, issues de secteurs jugés prioritaires : l’aviation, l’automobile, l’agroalimentaire, les équipements médicaux, les machines industrielles, la pharmacie ou encore le transport.
Ce choix stratégique, décortique le média algérien, illustre les complémentarités économiques entre les deux pays et les opportunités de synergies industrielles dans le cadre d’une coopération Sud-Sud renforcée. Le forum, fruit d'une coordination étroite entre plusieurs institutions des deux pays, s’appuie sur une structure solide, conçue pour porter des projets durables.
Démarche multipolaire
Selon ADN Algérie, cette dynamique s’inscrit dans une stratégie plus large. L’Algérie a en effet multiplié les initiatives similaires ces derniers mois : forum sino-algérien en avril, forum algéro-saoudien, et discussions en cours avec l’Union européenne pour redéfinir les termes de la coopération. Ce mouvement général traduit la volonté d’une économie algérienne plus ouverte, compétitive et souveraine, reposant sur une base industrielle modernisée.
Longtemps perçue comme un simple marché de consommation, l’Algérie entend désormais devenir un acteur exportateur, en s’appuyant sur des filières stratégiques telles que l’agroalimentaire, la sidérurgie, le ciment, la chimie ou l’agriculture saharienne. L’expérience brésilienne dans la mécanisation agricole, la logistique, la production pharmaceutique et l’élevage industriel représente un levier potentiel pour accélérer la modernisation des chaînes locales.
Au-delà des projets sectoriels, ce partenariat symbolise une évolution structurelle de la politique économique algérienne : celle d’un pays qui cherche à s’affranchir de ses dépendances passées, à gagner en autonomie productive et à tisser des alliances équilibrées et technologiques, dans une logique multipolaire. Le Forum algéro-brésilien en est une manifestation concrète, appelée à se répéter et à s’approfondir, conclut ADN Algérie.