France : la DGSI interpelle un adolescent de 17 ans pour projet d’attentats djihadistes

Un adolescent de 17 ans, radicalisé sur Internet et lié à la branche afghano-pakistanaise de Daech, a été arrêté dans la Sarthe par la DGSI. Il préparait des attentats contre des écoles, des ambassades et des institutions symboliques françaises. Son projet, baptisé «œil pour œil, dent pour dent», visait à frapper au nom de l’État islamique.
Un adolescent de 17 ans, connu sous le nom de guerre « Abou Jannah Al Faransi », a été interpellé le 1er septembre dans la Sarthe par les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Cette arrestation s’est déroulée dans le cadre d’une opération antiterroriste, nécessitant l’intervention des forces d’élite du Raid, après une tentative de fuite du suspect. Il est soupçonné de préparer plusieurs attentats d’envergure au nom de l’organisation terroriste État islamique (EI).
Une enquête préliminaire pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » a été ouverte par le parquet national antiterroriste. Le jeune homme, de nationalité française, aurait été radicalisé de manière violente via Internet en consommant des vidéos de propagande djihadiste. Lors de la perquisition à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé un texte de serment d’allégeance à l’émir de Daech, signé de son pseudonyme. Ce document évoque clairement son intention de tuer des « mécréants » et fait probablement référence aux dizaines de milliers de morts à Gaza.
Des cibles nationales à locales
Des éléments indiquent que l’adolescent aurait été en contact avec des membres de l’État islamique au Khorasan (EI-K), branche particulièrement active entre l’Afghanistan et le Pakistan, responsable notamment de l’attentat meurtrier du Crocus City Hall de Moscou en 2024, qui avait causé 137 morts. La DGSI considère aujourd’hui l’EI-K comme l’une des principales menaces terroristes.
Initialement, les cibles envisagées par le suspect comprenaient des institutions emblématiques à Paris : l’Élysée, le ministère de l’Intérieur, les ambassades d’Israël et des États-Unis, ainsi que les sièges de plusieurs médias. Ses projets, baptisés « retour de flammes » et « œil pour œil, dent pour dent », ont ensuite évolué vers des attaques locales, notamment contre un commissariat et plusieurs établissements scolaires de la Sarthe, y compris son propre lycée.
Les policiers ont découvert sur son téléphone une liste d’écoles ciblées, des notes sur des produits chimiques et la fabrication d’explosifs, ainsi que des recherches sur des stations-service et des repérages sur Google Maps. Il aurait même envisagé d’incendier les écoles à l’aide d’essence.
Une menace juvénile en progression
Le jeune homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret. Il devait être présenté ce 5 septembre à un juge antiterroriste à Paris pour une éventuelle mise en examen et l’ouverture d’une information judiciaire.
L’affaire illustre une tendance préoccupante relevée par les autorités françaises : la montée en puissance de la radicalisation chez les mineurs. Depuis le début de l’année 2025, au moins douze adolescents ont déjà été mis en examen dans des affaires similaires. Un phénomène également observé à l’échelle européenne : les médias citent un rapport d’Europol selon lequel près d’un tiers des individus arrêtés dans l’Union européenne pour terrorisme en 2024 avaient moins de 20 ans.
Les services français disent aujourd’hui cibler prioritairement les jeunes profils influencés par la propagande de l’EI-K, active sur les plateformes numériques.