Coronavirus : Edouard Philippe annonce des aides pour les plus défavorisés et les soignants
Le Premier ministre a fait savoir que le gouvernement allait mettre en place plusieurs primes en raison de la pandémie de Covid-19. Les allocataires du RSA, de l'ASS et des aides au logement sont concernés, tout comme les soignants.
Afin de contrer les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus, qui a fait, selon un bilan de la direction générale de la Santé daté du 14 avril, 15 729 morts en France, Edouard Philippe a déclaré ce 15 avril, à la sortie du conseil des ministres, vouloir mettre en place des primes pour les ménages les plus défavorisés ainsi que pour les soignants.
Le Premier ministre a en effet annoncé que le 15 mai, soit quatre jours après la fin envisageable du confinement, plus «de quatre millions de foyers» parmi les plus en difficultés toucheront «une aide d’urgence» variable selon la situation. Ainsi, les familles bénéficiant du RSA ou de l’ASS toucheront 150 euros chacune, auxquels s’ajouteront 100 euros par enfant. Les familles percevant des aides au logement se verront gratifiées d’une prime de 100 euros par enfant. Edouard Philippe a chiffré cette mesure à presqu'un milliard d’euros.
1 500 euros pour les soignants des territoires les plus touchés
Par ailleurs, le Premier ministre a également annoncé une prime de 1 500 euros nets destinée aux personnels soignants des services de santé les plus touchés du territoire ainsi que pour ceux des services qui ont accueilli des patients infectés au Covid-19. Il n’a néanmoins pas précisé les départements concernés. Les autres percevront une prime de 500 euros et Edouard Philippe a fait savoir qu’un autre geste à destination des personnels des Ehpad était à l’étude, pour un montant total de 1,3 milliards d’euros.
Toutefois, des critiques s’élèvent progressivement sur la manne financière utilisée par le gouvernement. Le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel (LFI) n’a pas manqué l’occasion de le faire remarquer lors de l’audition de Bruno Le Maire par l’Assemblée nationale, ce 15 avril, sur le nouveau plan de budget rectificatif, le deuxième en à peine un mois. «Plus de 100 milliards d’euros mis dans l’économie c’est à peu près le plan de l’Avenir en commun de 2017 pour la transition écologique, les services publics, la santé», a-t-il tancé, regrettant que le gouvernement ne mette pas «à contribution les revenus du capital», selon lui.
Néanmoins ces annonces ne doivent pas faire perdre de vue aux Français, ni à leur gouvernement, que le prochain défi réside bien dans un «déconfinement» sans encombres. Donc sans précipitations. Cité par l’AFP, Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, considère les récentes annonces sur les réouvertures des établissements scolaire comme «une forme de pari» visant à faire la «synthèse entre les pressions économique et sociale que pose le confinement et la dynamique de l'épidémie». «Quand on regarde ce qui se passe en Italie, qui sont en confinement depuis dix jours de plus que nous, il reste encore une transmission très élevée et c'est ça mon inquiétude», insiste-t-il.