Castex provoque des remous à l'Assemblée en évoquant la souveraineté industrielle de la France
Jean Castex a déploré la perte de fleurons industriels, passés sous pavillon étranger «sans que nous puissions réagir» et promis de s'attaquer au problème, soulevant des éclats de voix dans les rangs de l'opposition.
Lors de sa première déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale ce 15 juillet, le Premier ministre Jean Castex est revenu sur les conséquences économiques de la crise sanitaire, notamment sur l'industrie. Et le locataire de Matignon a fait dresser certains sourcils dans les rangs de l'opposition, lorsqu'il a reconnu l'échec du gouvernement à défendre la souveraineté industrielle de la France, tout en promettant d'inverser la tendance.
«Notre industrie s'est affaiblie. Nous avons vu certains de nos fleurons industriels et technologiques passer sous pavillon étranger, sans que nous puissions ou souhaitions réagir», a-t-il lancé, déclenchant quelques éclats de voix dans l'hémicycle.
«Nos sommes aujourd'hui trop dépendants de nos partenaires extérieurs et insuffisamment présents sur certains secteurs stratégiques. Nous consacrerons, dans le cadre du plan de relance, 40 milliards d'euros pour que cela change», a-t-il poursuivi, présentant donc ainsi le plan de relance du gouvernement.
Qui peut croire que ceux qui ont vendu Alstom aux Américains, les Chantiers de l’Atlantique aux Italiens, qui ont voté le Ceta à l’Assemblée vont incarner le patriotisme économique et la relocalisation en France ?
Une démarche qui a peu de chances de convaincre l'opposition : le mois dernier, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avait en effet anticipé ce positionnement, critiquant dans les colonnes du Journal du dimanche les «tartuffes qui vantent la souveraineté française alors qu’ils l’ont bradée». «Qui peut croire que ceux qui ont vendu Alstom aux Américains, les Chantiers de l’Atlantique aux Italiens, qui ont voté le Ceta à l’Assemblée vont incarner le patriotisme économique et la relocalisation en France ?», avait-il ainsi attaqué.
Le chef d'Etat a notamment largement contribué, tant au ministère de l'Economie qu'au cabinet de la présidence de François Hollande, au rachat de la branche énergie d'Alstom par le groupe américain General Electrics, en 2014. Une vente sur laquelle enquête par ailleurs le Parquet national financier (PNF), pour en déterminer les circonstances.