Le président serbe s'inquiète des pressions visant à entraîner Belgrade dans un conflit avec l'OTAN

Le président serbe s'inquiète des pressions visant à entraîner Belgrade dans un conflit avec l'OTAN© Ludovic MARIN / AFP
Le président serbe Aleksandar Vucic, à Tirana, le 6 décembre 2022 (photo d’illustration).
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Si l'UE encourage Belgrade à normaliser ses relations avec Pristina, le chef d'Etat serbe a laissé entendre que les dirigeants du Kosovo avaient quant à eux pour agenda d'«humilier la Serbie».

«Ils veulent que la Serbie soit entraînée dans un conflit avec l’OTAN.»

Lors d’une session de la plus haute instance du Parti progressiste serbe (SNS) le 10 mars, le président Aleksandar Vucic a laissé entendre que les dirigeants du Kosovo – qu'il ne désigne pas nommément – souhaitaient entraîner la Serbie dans une nouvelle guerre avec les puissances occidentales. Un scénario dans lequel le président serbe serait présenté comme «une sorte de Poutine et Kurti [...] une sorte de Zelensky», en référence au chef du gouvernement autoproclamé du Kosovo Albin Kurti. «Ils ne veulent pas de normalisation. Ils veulent humilier la Serbie. Mais je vous promets que cela n'arrivera jamais», a poursuivi le chef d’Etat serbe. 

Fin février, après de fortes pressions sur Belgrade, le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell s’était félicité d’avoir amené – selon lui – Vucic et Kurti au bord d’un accord de normalisation de leurs relations. Un plan définissant le cadre d'une possible «reconnaissance de facto» de l'indépendance du Kosovo par la Serbie. Ainsi, selon ce plan européen, si la Serbie ne serait pas forcée de reconnaître l’indépendance de la province du Kosovo, elle ne s’opposerait pas à ce que Pristina intègre l’ONU ou encore l’UE.

Vucic opposé à une entrée du Kosovo à l'ONU

«Tant que je serai président, je ne signerai ni n'accepterai une reconnaissance officielle ou officieuse du Kosovo ou que le Kosovo rejoigne l'ONU», avait clarifié Vucic à la télévision serbe, dans la foulée de cette rencontre à Bruxelles. Depuis septembre 2021 et la crise autour des plaques d'immatriculation des véhicules serbes, les tensions entre Belgrade et Pristina sont vives, faisant craindre l’éclatement d’un nouveau conflit armé dans la région.

Reconnue par les Etats-Unis et de nombreux pays occidentaux, mais pas par la Chine, la Russie, l’Inde ou encore l’Espagne, la province serbe du Kosovo, peuplée majoritairement d'Albanais, a proclamé unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008. Des Serbes vivent toujours, au sein d’enclaves, dans ce territoire qui échappe à l’autorité de Belgrade depuis plus de 20 ans. Selon le Premier ministre serbe Ana Brnabic, 300 attaques contre des Serbes y ont été recensées ces deux dernières années. Début janvier, le jour du réveillon du Noël orthodoxe, deux jeunes Serbes de 11 et 21 ans avaient été blessés par balles alors qu’ils étaient partis ramasser les traditionnelles branches de chêne.

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