Accord UE-Mercosur : l’Italie maintient le flou malgré les pressions de Bruxelles, l’UE dans l’impasse

Accord UE-Mercosur : l’Italie maintient le flou malgré les pressions de Bruxelles, l’UE dans l’impasse Source: Gettyimages.ru
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni.
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L’accord UE-Mercosur se retrouve au cœur d’une crise politique. L’Italie, malgré les pressions de Bruxelles, maintient le silence et refuse de se prononcer. La France et d’autres pays s’opposent au texte, dénonçant ses effets négatifs sur l’agriculture européenne. Face à ces résistances, l’avenir de l’accord semble de plus en plus incertain.

L’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur est au bord du blocage définitif. Le 15 décembre, Giorgia Meloni et Emmanuel Macron se sont entendus pour demander un report du vote final, prévu cette semaine à Bruxelles. Cette décision fragilise davantage un traité déjà contesté dans plusieurs capitales européennes.

Malgré les pressions de la Commission européenne et de Berlin, Rome n’a toujours pas pris de position officielle. À Strasbourg, le président de la commission du commerce international du Parlement européen, Bernd Lange, a lancé l’alerte : « Si l’Italie n’est pas de la partie, c’est fini. » Il ajoute que les pays du Mercosur « commencent à perdre patience » et pourraient bientôt se tourner vers d’autres partenaires commerciaux.

Ursula von der Leyen prévoit un déplacement au Brésil dans les prochains jours pour signer le texte, mais elle ne pourra rien conclure sans l’approbation des États membres. À ce stade, aucune majorité ne se dégage au sein du Conseil de l’Union européenne.

Blocages multiples en Europe

L’Italie n’est pas seule à freiner. Paris, opposée au traité, a confirmé qu’elle ne signerait pas l’accord en l’état. La ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, l’a réaffirmé clairement : « Rien ne permet aujourd’hui de signer cet accord. » La France, rejointe par la Pologne, l’Autriche, la Hongrie et l’Irlande, réclame une véritable protection de l’agriculture européenne. À elle seule, cette alliance constitue déjà une minorité de blocage suffisante.

Ces pays estiment que l’accord ouvrirait la voie à l’importation massive de produits sud-américains à bas prix, notamment de viande bovine, sans garanties suffisantes sur le respect des normes européennes. Le ministre polonais de l’Agriculture, Stefan Krajewski, a salué la suspension du vote, déclarant que « tout report est un très bon signe ».

Les syndicats agricoles, eux aussi mobilisés, ont appelé à manifester à Bruxelles cette semaine. Ils dénoncent un accord jugé déséquilibré, qui profiterait aux multinationales au détriment des exploitants locaux.

Un traité controversé depuis le départ

Négocié depuis plus de 25 ans, l’accord UE-Mercosur prévoit la création d’une zone de libre-échange entre l’Union européenne et quatre pays d’Amérique du Sud : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Bruxelles le présente comme un levier stratégique pour renforcer les exportations européennes et réduire la dépendance à la Chine. Mais les critiques sont nombreuses, y compris au sein des gouvernements.

En Italie, l’exécutif reste divisé. Le ministre de l’Agriculture, Francesco Lollobrigida, reconnaît que certaines filières, comme le vin ou le fromage, pourraient y trouver un intérêt, tandis que d’autres seraient durement touchées. Le principal syndicat agricole italien, Coldiretti, s’oppose fermement au texte. « Il faudra trop de temps pour activer les clauses de sauvegarde si le marché est inondé », a déclaré un porte-parole.

De son côté, l’Allemagne continue de plaider pour une adoption rapide. Son porte-parole, Stefan Kornelius, a estimé qu’une conclusion de l’accord enverrait « un signal fort ». Mais malgré l’insistance de Berlin et de la Commission européenne, les divisions internes affaiblissent l’autorité de Bruxelles et mettent en lumière la fragmentation du bloc.

Avec une Italie toujours silencieuse, une France fermement opposée et plusieurs États prêts à dire non, la signature du traité apparaît aujourd’hui plus incertaine que jamais.

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