L'armée israélienne déclare mener des exercices simulant une intervention au Liban
Tsahal a mené une série d'exercices à la frontière libanaise comprenant des scénarios de guerre au Liban en zone urbaine avec le déploiement de plusieurs forces. De son côté, le Hezbollah aurait reçu l'ordre d'intensifier ses actions contre Israël, rapporte un article de L'Orient-Le Jour.
«Les forces de réserve continuent de se préparer à la guerre sur le sol libanais et s'entraînent pour effectuer des manœuvres au sol et attaquer le territoire ennemi», a déclaré sur X ce 28 mai le porte-parole arabophone de l'armée israélienne.
Alors que les accrochages frontaliers sont quotidiens entre le Hezbollah et l'armée israélienne depuis le 8 octobre, Tsahal a indiqué mener une série d'exercices à la frontière libanaise simulant une intervention au pays du Cèdre.
Avichay Adraee a notamment précisé que «la 146e Division et la 205e Brigade blindée de réserve ont mené un exercice au niveau des divisions et des brigades simulant des manœuvres au sol au Liban au cours des dernières semaines», ajoutant que «l'exercice a simulé des scénarios de combat sur le front nord, le déploiement rapide des forces sur le terrain, la fonction du quartier général de commandement des divisions et des brigades et l'état de préparation des forces à l'attaque».
Opération psychologique ?
Apportant plus de détails, le porte-parole de l'armée israélienne poursuit en soulignant que les exercices comprenaient également «des procédures de préparation au combat, la vérification de la validité des plans offensifs sur le front nord, le recrutement et l'approvisionnement, l'étude des défis au Liban et des modèles opérationnels jour et nuit», et enfin des combats en «zones accidentées» au cœur du Liban.
Avichay Adraee a ajouté que les forces en présence s'étaient entraînées à «fournir des services logistiques, de communication et informatiques en profondeur, se déplacer dans des zones accidentées, avancer dans un axe montagneux, mener des tirs à plusieurs niveaux et combattre en zone urbaine».
Depuis plusieurs mois, la menace d'une intervention au sol de Tsahal est évoquée par les dirigeants israéliens. L'État hébreu exige le retrait de la frontière du parti chiite. Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré le 8 mai que «l'été pourrait être tendu» avec le Hezbollah, laissant planer la possibilité d'une intervention terrestre au Sud-Liban.
Le Hezbollah, «prêt à continuer le combat, peu importe la durée»
De son côté, le Hezbollah a participé à une récente réunion à Téhéran avec les différentes milices de l'axe de la résistance, a rapporté ce matin L'Orient-Le Jour. Le mot d'ordre de cette entrevue était l'escalade sur tous les fronts. Citant une source proche du parti chiite, l’Iran a en effet appelé les «protagonistes de l’axe de la résistance à intensifier leurs attaques jusqu’à la victoire». Au Liban, cela passe nécessairement par la continuité des opérations du Hezbollah à la frontière. La source du quotidien libanais assure que le parti chiite «est prêt à continuer le combat, peu importe la durée».
Hassan Nasrallah, lors de son dernier discours du 24 mai, avait évoqué «des surprises» à l'État hébreu. Pour L'Orient-Le Jour, il s'agirait de l'utilisation de nouvelles armes «à longue portée et de haute précision» mais également «de missiles sol-air qui seraient capables d’abattre les redoutables avions de combat israéliens». Citant toujours un responsable proche du Hezbollah, le média libanais prévoit des «surprises opérationnelles»: embuscades contre des patrouilles israéliennes, opérations d’infiltration dans des sites israéliens, et même des captures de soldats.
Sur le terrain, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent quotidiennement avec des escarmouches, des drones, des raids aériens, des salves de roquettes. Initialement, les deux ennemis se cantonnaient uniquement à un périmètre ne dépassant pas les cinq kilomètres au-delà de la frontière, or Israël a étendu ses frappes jusqu'à Baalbeck, Nabatiyé, à Tyr ou encore à Saïda. De son côté, le parti chiite a notamment lancé un drone plus en profondeur dans le territoire israélien, vers Tibériade, à 30 kilomètres de la zone limitrophe.