Olaf Scholz rejette la hausse à 5% du PIB du budget de la Défense proposée par Donald Trump
Scholz a contesté la requête de Trump visant à augmenter les dépenses de Défense des pays de l'OTAN à 5% de leur PIB, parce que cela coûterait à l’Allemagne environ 200 milliards d'euros. Il a prôné le respect des accords antérieurs de l'OTAN et rappelé le doublement en 7 ans des dépenses allemandes dans le domaine de la sécurité
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est prononcé contre la demande du président élu américain Donald Trump d'augmenter les dépenses de Défense des États membres de l'OTAN à 5% de leur PIB.
Selon le quotidien allemand Focus, Olaf Scholz a souligné que cinq pour cent du PIB allemand signifierait une dépense de 200 milliards d'euros par an, alors que le budget actuel s'élève à environ 490 milliards. «C'est beaucoup d'argent et cela signifie qu'il faudrait soit économiser environ 150 milliards, soit s'endetter de 150 milliards, soit combiner ces deux solutions. Et c'est pourquoi je pense qu'il est préférable de se concentrer sur la voie que l'OTAN a convenue depuis longtemps».
Le chancelier allemand a souligné que l'Allemagne devait faire plus pour la sécurité, et que c'est pour cette raison que le gouvernement qu'il dirige avait doublé les dépenses en sept ans, passant de moins de 40 milliards d'euros à près de 80 milliards aujourd'hui. «Nous devrons assurer cela à l'avenir et de manière durable. C'est un changement vraiment massif par rapport au passé», a-t-il nuancé.
Le 7 janvier, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a déclaré lors d'une conférence de presse dans sa résidence de Mar-a-Lago qu'il ferait pression pour que les alliés de l'OTAN augmentent leurs dépenses : «Je pense que l'OTAN devrait avoir [des dépenses de Défense] de 5% [du PIB des États membres]». «Nous ne pouvons pas atteindre ces objectifs [les objectifs déclarés de l'OTAN] avec un taux de 2%», a-t-il ajouté.
Lors du sommet de Vilnius en 2023, les pays de l'OTAN ont accepté d'augmenter les dépenses de Défense à hauteur de 2% du PIB. Actuellement, 23 des 32 États membres de l'alliance respectent cette norme. La Russie a déclaré à plusieurs reprises que l'OTAN menait des activités sans précédent près de ses frontières occidentales. L'Alliance atlantique continue d'étendre ses initiatives, les qualifiant de mesures visant à «dissuader l'agression russe». Le Kremlin a souligné que Moscou ne menaçait personne, mais jugeait essentiel de contrer la mise en œuvre de mesures potentiellement dangereuses pour ses intérêts. Le président russe Vladimir Poutine a expliqué en détail, lors d'une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson, que Moscou n'avait pas l'intention d'attaquer les pays de l'OTAN, car cela n'aurait aucun sens.