Francesca Albanese, une voix propalestinienne sous pression américaine

Francesca Albanese, rapporteur de l’ONU, est sanctionnée par les États-Unis pour ses critiques d’Israël qu'elle accuse dans ses rapports de génocide et d’apartheid. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio dénonce l'influence de l'experte sur la CPI, tandis qu’elle défend sa mission. L’ONU conteste ces sanctions comme une atteinte à son mandat.
Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens depuis 2022, est devenue une figure centrale dans le débat sur le conflit israélo-palestinien, mais aussi la cible de pressions internationales.
Le 9 juillet 2025, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé des sanctions contre cette juriste italienne, dénonçant ses « efforts illégitimes et honteux » pour inciter la Cour pénale internationale (CPI) à poursuivre des responsables israéliens et américains, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Interdite d'entrée aux États-Unis
Ces sanctions, dont la nature reste floue (possible interdiction de séjour aux États-Unis et gel d’éventuels avoirs), viseraient, selon l'intéressée, à affaiblir sa mission. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a exigé leur levée immédiate, dénonçant une attaque contre les experts onusiens. Francesca Albanese, diplômée en droit de l’université de Pise et titulaire d’un master de la SOAS à Londres, est connue pour ses rapports accusant Israël de « génocide » à Gaza et d’« apartheid » en Cisjordanie.
Son dernier rapport, « De l’économie d’occupation à l’économie de génocide », présenté le 30 juin 2025 au Conseil des droits de l’homme, met en cause une quarantaine d’entreprises, dont Google, Amazon et BNP Paribas, pour leur implication financière dans l’occupation palestinienne. Ce document, qualifié de « haineux » par la mission israélienne à Genève, a ravivé les tensions.
Washington l’accuse de « discours antisémite » et de « soutien au terrorisme », des allégations qu’elle rejette, affirmant défendre la justice internationale. En février 2025, elle avait dénoncé comme « illégal » un projet de Donald Trump visant à déplacer les Gazaouis en Jordanie ou en Égypte.
Ces pressions ne sont pas nouvelles : Francesca Albanese est interdite d’entrée en Israël depuis décembre 2024. Malgré les attaques, elle maintient sa position, soutenue par des militants propalestiniens, mais critiquée par des groupes pro-israéliens pour des propos jugés biaisés, comme une référence controversée au « lobby juif » en 2024.