Arabie saoudite : feu vert aux étrangers pour investir dans l’immobilier, même à La Mecque

L’Arabie saoudite autorise les étrangers à acheter des biens immobiliers dès janvier 2026, y compris à La Mecque et à Médine, pour dynamiser son marché. Cette réforme s’inscrit dans la Vision 2030, avec des visas touristiques, l’assouplissement de la kafala et des zones économiques. Elle vise notamment à concurrencer Dubaï.
Le Conseil des ministres saoudien, présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, a approuvé une réforme majeure autorisant les non-Saoudiens à acquérir des biens immobiliers à partir de janvier 2026.
Cette loi, visant Riyad, Djeddah, Dammam et, de manière historique, les villes saintes de La Mecque et de Médine, s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030, un plan ambitieux pour diversifier l’économie saoudienne et réduire sa dépendance au pétrole.
Les étrangers pourront posséder des propriétés résidentielles, commerciales et agricoles, sous certaines conditions, pour stimuler le marché immobilier, marqué par une flambée des prix (hausse de 45 % en deux ans) et une chute des transactions (34 % à Riyad, 16 % à Djeddah entre 2021 et 2022). Cette mesure répond à un déficit de logements, avec un objectif de 1,3 million de nouvelles unités d’ici 2030, notamment dans les mégaprojets comme Neom et Qiddiya.
Visas, zones, investisseurs
Cette réforme s’accompagne d’autres initiatives d’ouverture. Depuis 2019, l’Arabie saoudite a lancé des visas touristiques multi-entrées, attirant des visiteurs internationaux, bien que des restrictions aient été imposées en 2025 pour le Hajj, limitant l’accès à La Mecque aux résidents ou travailleurs munis de permis.
En 2020, l’assouplissement du système kafala a facilité la mobilité des 10 millions de travailleurs étrangers, abolissant l’obligation d’autorisation de l’employeur pour changer d’emploi ou quitter le pays.
En 2024, des zones économiques spéciales, avec des incitations fiscales, ont été créées pour attirer les entreprises étrangères, tandis que des visas de résidence « premium » offrent des privilèges aux investisseurs et professionnels.
Concurrencer Dubaï
Ces mesures visent à concurrencer Dubaï, où les étrangers détiennent 146 milliards de dollars en biens immobiliers, et à renforcer l’attractivité économique du royaume.
Cependant, des défis persistent, comme l’opacité judiciaire et la hausse des exécutions d’étrangers (101 en 2025, principalement pour trafic de drogue), critiquées par Amnesty International.
Malgré ces tensions, l’Arabie saoudite poursuit sa transformation, avec une croissance des activités non pétrolières et des investissements étrangers en hausse (19,3 milliards de dollars en 2023).