Les Etats-Unis menacent de quitter le traité FNI et lancent un ultimatum à la Russie
Accusant de nouveau la Russie de ne pas respecter le traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) conclu en 1987, Washington a donné 60 jours à Moscou pour s'y conformer.
Afin de conserver son hégémonie militaire, Washington est-il prêt à détricoter les structures de sécurité mondiales ?
Devant les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé ce 4 décembre que Washington cesserait sous 60 jours de respecter les obligations prévues par le traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), conclu en 1987, si Moscou ne s'y conforme pas, comme Washington l'en accuse. «Nous nous retirerons du traité dans soixante jours sauf si la Russie rentre en conformité [avec le traité]», a menacé Mike Pompeo, reprochant à la Russie de violer les obligation du FNI.
#Trump dévoile la nouvelle stratégie sécuritaire américaine, la #Russie et la #Chine parmi les menaces
— RT France (@RTenfrancais) December 19, 2017
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Mike Pompeo s'exprimait ainsi à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères au siège de l'OTAN, à Bruxelles. Le chef de la diplomatie américaine a promis la mise en place d'un «nouvel ordre démocratique mondial», selon l'expression employée par Reuters, porté par les Etats-Unis. «Suivant la plus pure tradition de notre grande démocratie, nous rassemblons les nobles nations pour construire un nouvel ordre libéral, qui empêche la guerre et permette une plus grande prospérité», a encore argué le «faucon» Mike Pompeo.
La Russie respecte scrupuleusement les dispositions du traité et la partie américaine le sait
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a démenti les affirmations de Washington et de l'OTAN. «La Russie respecte scrupuleusement les dispositions du traité et la partie américaine le sait», a-t-elle déclaré, citée par l'agence Tass.
En septembre dernier déjà, Sergueï Lavrov s'interrogeait sur les accusations américaines. «Simplement, nous voudrions demander [aux Américains] de préciser ce qu'ils veulent dire quand ils nous accusent de violer le FNI», soulignait-il. Et de poursuivre : «En retour, nous aurions des sujets d'interrogation très précis concernant ce même traité, [comme] l'installation de systèmes [de missiles de l'OTAN] en Europe capables de lancer des Tomahawks.»
Moscou dénonce une menace pour la sécurité internationale
Washington, à rebours du discours non-interventionniste du candidat Trump en 2016, semble donc avide de poursuivre l'agenda des néo-conservateurs américains. En décembre 2017 déjà, Donald Trump changeait son fusil d'épaule en ratifiant une nouvelle doctrine de sécurité présentant clairement la Chine et la Russie comme des menaces.
Le même jour, l'OTAN a appuyé la position américaine. Reprenant les mêmes accusations, l'Alliance atlantique a reproché à la Russie d'avoir développé et déployé un nouveau système de missiles 9M729. Selon le bloc militaire hérité de la guerre froide, les armements russes sont de nature à menacer la sécurité de l'Europe.
Le 20 octobre dernier, Donald Trump annonçait son intention de retirer les Etats-Unis du traité FNI, signé par Washington et Moscou en 1987 et interdisant certains missiles de courte et moyenne portée. Le lendemain, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov jugeait dangereux le retrait américain du traité nucléaire INF, rappelant son importance pour la sécurité internationale. «Cela serait un pas très dangereux qui, j'en suis sûr, ne sera pas compris par la communauté internationale et va même attirer de sérieuses condamnations», avait-il déclaré.