Les États-Unis font à nouveau volte-face : Trump relance les livraisons d’armes à l’Ukraine

À peine une semaine après que son secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné la suspension de certaines livraisons de missiles à l’Ukraine, Donald Trump annonce leur reprise. Le président américain promet l’envoi d’«armes défensives», malgré les doutes persistants sur les capacités des stocks du Pentagone.
Pour la première fois depuis son retour à la Maison Blanche, le président Donald Trump s’apprête à autoriser, par décret, l’envoi d’armes dites « défensives » à Kiev, selon des sources anonymes citées par Reuters. Cette décision intervient à peine une semaine après l’annonce d’une pause dans les livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine. À l’origine de cette suspension : le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, qui souhaitait évaluer l’état des stocks du Pentagone.
Jusqu'à présent, l'administration Trump n'avait honoré que des envois d'armes autorisés par l'ancien président Joe Biden, qui était fortement engagé en faveur du régime de Kiev. L'autorisation présidentielle de retrait (Presidential Drawdown Authority) accorde, en effet, au président le pouvoir de puiser dans les stocks d'armes américaines pour aider ses alliés en cas d'urgence.
Dans ses déclarations à la presse, lors de sa rencontre du 7 juillet avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Trump a assuré : « Nous allons envoyer d'autres armes. Nous devons le faire. [Les Ukrainiens] doivent pouvoir se défendre. Ils sont très durement touchés en ce moment. Nous allons devoir envoyer plus d'armes, des armes défensives avant tout. »
Une suspension qui prend de court toute l'administration Trump
La suspension des livraisons d’armes concernait les systèmes de missiles Patriot, les roquettes à guidage de précision GMLRS, les missiles Hellfire, les obus Howitzer, entre autres armes et munitions. Selon la presse, cette décision avait pris de court les responsables ukrainiens, les alliés des États-Unis, et même les législateurs américains et les membres de l’administration Trump, dont le Département d’État.
Selon l’agence Associated Press (AP), citant deux responsables sous couvert d’anonymat, les prochaines livraisons devraient inclure des munitions de 155 mm et des roquettes GMLRS. Aucune date précise n’a toutefois été avancée. L’incertitude demeure quant au sort des missiles Patriot, pourtant réclamés avec insistance par Kiev.
La frustration en privé de Trump
Si Donald Trump a soigneusement évité de répondre aux questions des journalistes quant à l’auteur de l’ordre de suspension de livraison d’armes à l’Ukraine, il a toutefois exprimé sa frustration en privé, selon des sources de presse américaines, envers les officiels du Pentagone à l’origine de la suspension. Selon des responsables proches du dossier, le président estime qu’il y a eu un défaut de coordination avec la Maison Blanche sur la question.
Pour sa part, le Pentagone se défend d’avoir décidé sans consulter Trump, affirmant qu’il « a fourni au président un cadre pour évaluer les livraisons d’aide militaire et les stocks existants » et que « cet effort a été coordonné à l’échelle du gouvernement ».
La position du président américain sur le dossier ukrainien est pour le moins incohérente, mêlant à la fois la critique et le soutien vis-à-vis de Kiev.