Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara ne sera pas candidat à sa propre succession
Ce 5 mars, devant les parlementaires du Sénat et de l'Assemblée nationale, le président ivoirien a mis fin au suspens : il ne sera pas candidat à un troisième mandat. Il entend ainsi transférer «le pouvoir à une jeune génération».
Alassane Ouattara, qui maintenait le mystère sur sa candidature à un troisième mandat, a finalement annoncé ce 5 mars qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle prévue le 31 octobre 2020. «Je vous annonce solennellement que j'ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle [...] et de transférer le pouvoir à une jeune génération», a-t-il déclaré lors d’un Congrès extraordinaire réunissant les parlementaires du Sénat et de l'Assemblée nationale.
Je voudrais annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération. pic.twitter.com/3w8r3TROIT
— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) March 5, 2020
Son avenir présidentiel faisait l’objet d’intenses spéculations au sein de la classe politique et de la population ivoirienne. Et pour cause : il avait annoncé, début décembre 2019, qu’il entendait briguer un troisième mandat si les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se lançaient dans la course à la magistrature suprême.
«Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé», avait argué le chef d’Etat ivoirien, au pouvoir au pays depuis mai 2011. Une interprétation constitutionnelle que ne partage pas l’opposition qui estime que le changement du texte suprême opéré en 2016 ne permet pas au chef de l’Etat d’être éligible pour deux nouveaux mandats de cinq ans.
Le spectre d’un nouveau raidissement du climat politique plane toujours sur le pays après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts. Les dernières élections municipales et régionales de 2018, marquées par de nombreuses violences et irrégularités, avaient ravivé cette crainte.