Trump intensifie sa guerre contre Harvard et suspend les visas étudiants

L’administration de Donald Trump acte la suspension des visas étudiants et le gel des fonds fédéraux pour l’université de Harvard, l’accusant d’antisémitisme et de progressisme. Harvard conteste en justice, dénonçant une atteinte à son autonomie. Les finances et le prestige de l’institution sont menacées.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump a lancé une offensive sans précédent contre Harvard, accusée d'être un « foyer de libéralisme et d’antisémitisme ».
Le 27 mai 2025, l’administration Trump a ordonné la suspension des visas étudiants étrangers pour l’université, une mesure visant à limiter l’inscription de 6 800 étudiants internationaux, soit 27 % du corps étudiant. Cette décision, annoncée par un mémo signé du secrétaire d’État Marco Rubio, s’accompagne de l’annulation de 100 millions de dollars de contrats fédéraux et du gel de 2,6 milliards de subventions de recherche.
Une perte financière pour l'université
Harvard, qui dépend des étudiants étrangers pour une part significative de ses revenus, pourrait perdre des centaines de millions de dollars. Cette mesure s’inscrit dans une croisade plus large contre les universités de l’Ivy League, accusées par Trump de tolérer des manifestations pro-palestiniennes jugées antisémites, notamment après les protestations contre la guerre à Gaza post-7 octobre 2023.
L’administration Trump exige des changements dans la gouvernance, les admissions et les politiques de Harvard, menaçant sinon de révoquer son statut d’exemption fiscale. Une lettre du 21 avril, envoyée par erreur, selon des sources, demandait un audit idéologique des étudiants et professeurs, une requête jugée illégale par Harvard.
L’université a riposté par une plainte au tribunal fédéral du Massachusetts, dénonçant une atteinte à son autonomie académique. La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a justifié ces mesures en accusant Harvard d’héberger des étudiants « anti-américains et pro-terroristes ».
Les autorités américaines envisagent aussi des vérifications des réseaux sociaux de tous les étudiants étrangers aux États-Unis, amplifiant les contrôles existants.
Cette offensive, qui touche aussi l’université de Columbia, soulève des inquiétudes sur la liberté académique et l’attractivité des universités américaines. Harvard, avec son fonds de dotation de 50 milliards de dollars, reste combative, mais l’impact financier et réputationnel pourrait être considérable.