«On est en train de nous achever» : le coup de sang d'Etchebest sur la fermeture des restaurants
Le chef Philippe Etchebest a poussé un puissant coup de gueule contre les nouvelles mesures stipulant la fermeture des restaurants et des bars après 22h. La profession craint la généralisation de la fermeture totale.
«Qu'est-ce qu'il va se passer après 22h ? Le virus s'arrête de circuler ? Je n'y crois pas une seconde. Ça devient insupportable maintenant, je pense». Le chef Philippe Etchebest a poussé un coup de gueule après l'annonce de la fermeture imposée des bars et des restaurants dans 11 villes de France après 22h. Une décision gouvernementale qui vise à enrayer la recrudescence des cas de Covid-19.
💬 "On prend tout dans la gueule, ça devient insupportable"
— BFMTV (@BFMTV) September 23, 2020
➡ Le coup de gueule de Philippe Etchebest (@Chef_Etchebest) après les nouvelles mesures de restriction dans les restaurants pic.twitter.com/M0rBvPw4i8
Sur l'antenne de RMC, le cuisinier bordelais a exprimé son ras-le-bol face à ce «coup de massue» qu'on porte à sa profession. «On est montrés du doigt alors qu'on n'a rien fait de mal. Je pense qu'aller au restaurant, ce n'est pas plus dangereux que d'aller au supermarché ou de prendre le métro ou le bus. Les protocoles qui nous ont été demandés sont appliqués à 95%», tonne-t-il, ajoutant que ceux qui ne respectent pas les mesures doivent être sanctionnés «mais on ne peut pas payer le mauvais comportement de certains et en faire une globalité, ça c'est pas possible, on est en train de nous achever». Philippe Etchebest rappelle que les deux mois et demie de fermeture pendant le confinement ont déjà été difficiles pour la profession et avec ces nouvelles mesures, «on nous enfonce la tête sous l'eau», dénonce-t-il.
A la question de la journaliste Apolline de Malherbe lui demandant s'il était prêt à se rebeller, le chef étoilé tempère tout en appelant les syndicats à monter au créneau en première ligne. «Ce sont eux qui ont le pouvoir de faire quelque chose pour l'ensemble de la profession», rappelle-t-il.
Vers un recul face à la levée de bouclier ?
Le gouvernement a annoncé, le 23 septembre, la fermeture totale imposée aux bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille et en Guadeloupe. En outre, 11 autres métropoles – Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, Lyon et Nice – ont été placées en «zone d'alerte renforcée», ou «zone rouge», avec fermeture des bars à 22h à partir du lundi 28 septembre, et limitation des ventes d’alcool. Devant le gronde, les autorités ont quelque peu reculé à Paris ce 25 septembre, en précisant que les restaurants qui ne servent «pas d'alcool sans nourriture» ne seront pas concernés par cette restriction anti-Covid. C'est ce qu'a précisé la préfecture de police dans un message transmis aux maires d'arrondissement. Ces directives, dont l'AFP a obtenu copie, font suite à la concertation engagée entre le préfet de police de Paris et les élus depuis l'annonce d'un nouveau tour de vis dans les principales métropoles françaises face au regain de l'épidémie.
A l'appel des entrepreneurs marseillais, les acteurs du monde économique local se sont rassemblés devant le tribunal de commerce de Marseille ce 25 septembre. Ils étaient là pour s'élever contre les mesures restrictives annoncées par le gouvernement pour lutter contre le Covid-19. Renaud Muselier, président de la région PACA, a annoncé ce 25 septembre le dépôt d'un référé liberté en justice pour empêcher la fermeture des bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille. Il était présent lors du rassemblement.
La France a enregistré 16 096 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, un record depuis le lancement des tests à grande échelle dans le pays, selon les données publiées le soir du 24 septembre par Santé publique France.